Portrait de Valérie Belin
Portrait de Valérie Belin

Valérie Belin

Photographie

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Son œuvre explore la notion de métamorphose, la surface, l’artificialité, le lien entre les objets et les êtres, le vivant et l’inanimé, la vie et la mort. Comme une obsession sans cesse recommencée mais toujours renouvelée et singulière. Ses récentes séries en surimpression, telles All Star, Painted Ladies, China Girls, Reflection, ont atteint un réel niveau de perfectionnement. Des clichés toujours esthétiques qui invitent à l’observation pour des multiples lectures et histoires. L’occasion de s’entretenir avec Valérie Belin, représentée par la Galerie Nathalie Obadia à Paris et à Bruxelles, pour retracer le parcours et la grammaire photographique de l’une des artistes françaises les plus renommées, récipiendaire du prix Pictet.

Après des études aux Beaux-Arts et un DEA de philosophie de l’art, vous avez embrassé la photographie. Quel a été le déclic dans cette trajectoire qui a bâti votre carrière internationale ?

Dès l’école des Beaux-Arts, mon médium principal a été la photographie. Cet outil était à la fois celui de la connaissance du monde et de la communication avec l’extérieur et la réalité. La photographie m’engageait à une relation avec l’extérieur dont j’avais besoin et envie. Le déclic fut sans doute ce workshop animé par un professeur de photo venu une semaine à l’école des Beaux-Arts. J’avais pris une série de clichés de la ville qui consistait en des empreintes au sol que je capturais en lumière rasante. Elles montraient des formes géométriques dans l’asphalte ; des images un peu lunaires. En les voyant, il m’a dit que ce n’était pas « des photos de femmes ». Une remarque qui m’a choquée mais ayant compris rapidement qu’il était misogyne, je n’ai pas été blessée. Ce qui est intéressant, c’est que mon travail reflétait déjà un questionnement par rapport au traitement du sujet. Se dégageaient une certaine énergie, une absence de narration, une modification du réel, une métamorphose. Cela a réveillé en moi des désirs plus intimes, que je ne pourrais pas analyser, mais j’avais trouvé le médium qui me correspondait.

Appréhendez-vous chacune de vos séries comme une renaissance qui se perfectionne au fil du temps ? Un art circulaire qui ne s’éteint jamais et se renouvelle ?

Oui, effectivement, j’ai besoin de me renouveler en permanence, d’une série à l’autre. C’est une alchimie. Sans rupture. Ce sont toujours des glissements du sujet, du style qui, au fil des années, ont évolué par le biais des changements de l’outil. Quand celui-ci est modifié par les époques, en l’occurrence le passage de l’argentique au numérique, mon style et mes sujets sont transformés en conséquence. Dans ma pratique, et comme beaucoup de pratiques d’artistes femmes, il n’y a pas d’évolution linéaire, mais plutôt circulaire, ce que vous soulignez. Comme si les femmes étaient plus enclines à revenir sur des sujets qu’elles avaient traités et à les aborder de manière différente. Je suis en effet dans ce cas de figure. Par exemple, le sujet des Femmes Noires est revenu à plusieurs reprises. On peut observer qu’entre les photos en noir et blanc de 2001 et celles en couleur de 2006, l’apparition du numérique et de la couleur ont reconsidéré ce qu’on peut ressentir en voyant ces photos. Les Femmes Noires en noir et blanc sont plus vivantes que celles en couleur. Alors que la couleur est perçue comme un garant du réalisme, mon travail fait justement l’inverse. La couleur est utilisée de manière totalement perverse pour déréaliser mon sujet.

Vous dites, ou du moins vous l’avez dit, que vos sujets sont autobiographiques. Qu’ont-ils révélé en vous, de vous ?

Ce travail d’artiste me permet de sublimer un certain nombre de difficultés existentielles, de perversions, pour en faire quelque chose de beau ; un processus de sublimation du sujet qui, au départ, n’est ni beau ni satisfaisant, comme une entrave, un empêchement.

Vous démarrez en capturant les objets dans les années 90. À l’image des voitures accidentées, des robes comme dépouilles, des moteurs comme organes. Mais aussi avec l’empilement des matériels électroniques en fin de vie ou leur accumulation dans des intérieurs sursaturés. Pourquoi cette fascination de ces artefacts qui évoquent l’idée de mort, d’absence, d’obsolescence et du hors d’usage ?

Tous ces objets sont des miroirs de notre société, et donc de nous-mêmes. C’est un moyen de dépeindre ce que nous vivons, dans quoi nous vivons, ce qui façonne nos pensées. Ce sont des stricts équivalents de nous-mêmes. Ils sont nous et reflètent ce que nous sommes. À cet égard, j’ai relu Terra Amata, un roman formidable de Jean-Marie Gustave Le Clézio. Certains passages soulignent ces points. Le protagoniste traverse des univers qui sont jonchés d’objets. Ils sont ressentis par lui comme une agression mais aussi comme un bain auquel il prend part. Ces objets me fascinent pour cette raison.

Vous avez évoqué le fait d’être incapable de photographier l’humain à moins de le désincarner avant de marquer un premier tournant avec la série Bodybuilders en 1999. Comment avez-vous vécu cette transition pour façonner ces corps qui ressemblent à des carrosseries rutilantes ?

Tout est toujours pragmatique et intuitif dans mon travail. En regardant un bodybuilder en couverture d’un magazine de fitness, j’ai eu envie de tenter cette aventure. J’ai passé des petites annonces qui n’ont mené nulle part et j’ai fini par me rendre dans des compétitions. J’ai ainsi pu photographier ces corps dans les vestiaires. Toutes ces compétitions sont assez glauques, car il n’y a pas vraiment de public, seulement la famille. Ce n’est pas un sport, mais plutôt un comportement, une perversion narcissique, au même titre que le miroir. Ces personnes sont dans un mal-être extrême, un rejet de soi. Le moyen de sublimer leur corps est de mimer, d’accéder à une sorte d’hypertrophie des muscles pour ressembler à un stéréotype, que j’ai pu identifier bien des années plus tard par la sculpture antique.

Ces sujets humains sont en quête perpétuelle de beauté, une transformation de soi. Une beauté d’eux-mêmes qu’ils ont choisi comme référence. Les bodybuilders étaient donc un sujet parfait pour moi à l’époque ; ils étaient entre l’humain et la sculpture, donc l’objet. Ils m’ont permis cette transition. Je les ai photographiés comme des corps métalliques. Et le noir et blanc joue à plein cette métamorphose en métal. La couleur n’aurait pas donné cette sensation de désincarnation. Il faut savoir que pendant toute cette période de compétitions, les bodybuilders sont en préparation : leurs corps s’assèchent, il n’y a plus de gras ni d’eau entre la peau et les muscles. Ils deviennent comme transparents, on peut voir leurs veines, leurs muscles, leur intérieur. Ils m’ont rappelé les cristaux que j’avais photographiés où les objets sont traversés par la lumière. J’avais en face de moi des corps humains transparents qui brillaient.

Valérie BELIN Bodybuilders – 1999 – ©Valérie Belin – Courtesy de l’artiste et de la Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles  

Vous avez enchaîné avec des portraits photographiques à la touche sculpturale et picturale où vous vous attaquez aux diktats de l’apparence, déconstruisant les stéréotypes des canons de la beauté et de la mode. Comment définiriez-vous vos gestes créatifs ? Qu’est-ce que vous traquez ?

Ce sont justement tous ces stéréotypes. Je veux le montrer, le photographier, le travailler de façon à ce qu’on ne voit plus seulement le stéréotype en question mais autre chose. Qu’il soit troublé, déconstruit. Prenons Michael Jackson, un stéréotype qui a voulu lui-même devenir celui de la beauté blanche. J’ai traqué cette métamorphose. Ma série le montre de manière chirurgicale. Je n’ai pas choisi des sosies après une chirurgie esthétique, mais des sosies qui bricolent leurs visages avec du scotch, du maquillage, et des perruques qui se voient grâce à la photographie. Je montre ainsi des gueules cassées. À ce moment-là se perd la déconstruction des stéréotypes. J’opère un décalage. Je ne suis pas dans la fascination, je révèle l’aspect destructeur. Et tout se concrétise par des choix esthétiques liés à l’outil. Pour la série des All Star, c’est le même principe. Je prends le stéréotype de la jeune mannequin d’agence, des jolies jeunes filles. L’opération consiste à les photographier dans une lumière et une pose qui ne sont pas glamour. La lumière est contrastée, marquant les ombres, et fait disparaître la perception du regard. Je les capture dans un style dépressif, dans des poses statiques, à l’opposé de ce qu’elles représentent, et au profit de l’expression d’une vacuité, d’un mal-être et d’un tourment.

Depuis 2010, vous explorez justement la sublimation et la surimpression dans vos séries en couleur : Têtes couronnées, Black-Eyed Susan, Super Models, All Star… Comment ces techniques sont-elles arrivées dans votre travail ?

D’une certaine manière, mon travail était quasi non analogique et très sophistiqué depuis le début. Il y a déjà de la surimpression dans mes premières photos, dans les verres, le cristal, cette accumulation d’objets du fait des reflets, de la vitrine et de la représentation. J’étais déjà dans une photographie non réaliste, qui produisait des phénomènes de surimpression. Le développement de l’outil n’a fait que se confirmer.

Le numérique et les outils comme Photoshop vous ont finalement permis d’accéder à ce perfectionnement que l’argentique ne pouvait pas vous donner…

Oui. La première étape a été la couleur. Le numérique m’a permis de la travailler de manière non réaliste. De pouvoir la modifier à ma guise, dans toutes les gammes et subtilités possibles. L’argentique ne me le permettait pas. La seconde, fut la surimpression avec les Têtes couronnées. Tout à coup, je pouvais m’amuser à superposer plusieurs vues d’un même sujet, de prendre des images de nature différente ; un portrait avec des fleurs, comme la série Black-Eyed Susan. La surimpression a ainsi modifié la donne, troublé le sujet et le portrait. Je déconstruis cette beauté féminine tirée à quatre épingles où la jeune femme se trouve transformée en une sorte d’icône à la Simone de Beauvoir. L’organicité des fleurs, qui sont réelles, provoque une équivalence et le retour du vivant entre cette icône pétrifiée et la jeune fille, qui devient dès lors une fleur qui éclôt.

Toutes ces surimpressions, perçues par vous, et j’en suis ravie, comme un perfectionnement, me permettent de reconstruire les stéréotypes en injectant un facteur de trouble. Pour les All Star, c’est à travers les couvertures de comics, qui se métamorphosent en un équivalent de la noirceur de la pensée du mannequin. L’aspect narratif ou du moins l’aspect naïf de la narration du comics disparaît au profit d’un caractère plus abstrait dans la composition. Une métaphore de ce qu’elle pense, du maelström de sa psyché, comme traversée par des idées de revanche. Je compare cela au sentiment qu’on peut avoir devant une héroïne hitchcockienne ; on peut sentir sous la glace, le feu.

Quel est le vrai du faux dans vos images que vous retravaillez avec les outils numériques ?

Tout est réel. Il n’y a aucune recomposition d’images avec plusieurs images. J’utilise Photoshop de manière non orthodoxe dans le sens où ce n’est pas une pratique corrective, mais intuitive. Une recherche perpétuelle d’accidents, de hasard, et de quelque chose qui va déplacer le sujet, le dévier du rendu réaliste. Photoshop me permet de créer des décalages par la couleur, la lumière, et toute forme d’exagération. Je veux provoquer un choc visuel entre deux images. Que cette magie de la rencontre se reproduise sur toute la série. C’est un processus de travail très long, de réglage, de couches d’images, et d’ajouts comme des photos de magazines, de trames photographiques, de coups de pinceau pour enrichir et accentuer l’expressivité. Je ne parle d’ailleurs même plus de surimpression aujourd’hui, mais d’un feuilletage d’images.

Vos puisez vos influences dans l’art minimal et l’art conceptuel, mais il y a également une approche Pop Art dans vos séries, comme un mélange de ces trois arts…

Oui, mais je ne suis pas la seule de ma génération. Nous sommes dans une ère postmoderne, même si j’ai le sentiment d’être une artiste moderniste malgré les apparences. Je reste attachée à cette pratique artistique, à son outil, « The message is the medium » comme on pourrait le formuler. Malgré tout, je suis dans une ère postmoderne, mon art est nourri de tout ce qui a précédé et qui peut être perçu comme autant de références. L’art est un moyen de vivre mieux, d’avoir une vie meilleure, meilleure que la vie qu’on peut avoir sans art (rire). Qu’on soit celui qui regarde ou celui qui crée. Ce fut la première raison de mon travail et celle qui me motive encore aujourd’hui. Dans le Pop Art, les artistes n’ont eu de cesse de prendre des stéréotypes, les objets de consommation. Ils ont déconstruit cette fascination pour ces objets par un travail formel. Quand Warhol prend une boîte de conserve de soupe Campbell, c’est un stéréotype qu’il déconstruit, en utilisant une perspective axonométrique non réaliste. Il fait de cette boîte une icône, comme un chef-d’œuvre d’architecture. Cette transformation me fascine dans le Pop Art.

Quels sont les artistes qui vous ont marqués ou vous marquent aujourd’hui ?

Richard Serra, Tony Smith, ou Caravage, mon premier choc dans la peinture. En sortant de l’école, ce fut Walker Evans pour son intelligence photographique, sa prescience, sa clairvoyance ; un Leonard de Vinci de la photographie. Il reste l’un des fondements de mon style. Au fil du temps, chaque artiste donne la clé d’un problème à résoudre ou le courage de faire quelque chose.

Vous êtes revenue au noir et blanc dans vos superbes séries Painted Ladies, China Girls et Reflection qui font naître surréalisme et une inquiétante étrangeté selon le concept de Freud. Comment les avez-vous pensées ?

Pour Painted Ladies, c’est lorsque j’ai découvert une publicité sous forme d’affichage pour la marque de chaussures Camper. Elle montrait une jeune fille très maquillée, ou plutôt un visage peint. Cela m’a donné envie de concevoir des portraits de visages peints. J’ai cherché la maquilleuse à l’origine de cette publicité, Isamaya Ffrench, une virtuose du maquillage ou de la peinture. Mon travail a consisté à décupler le potentiel de ces maquillages, en évitant les adages de l’expressionnisme ou du réalisme. Ce sont des jeunes filles, dont on ne perçoit plus rien, hormis ce maquillage devenu l’équivalent de leur intériorité, leur mental, leur émotion et l’énergie qui les habite. Il y a un contraste entre la statique de leur pose, l’inexpressivité de leur visage, et l’expressivité de la peinture. Comme les All Star, le comics est remplacé par la peinture. Elles apparaissent dès lors comme des guerrières.

Pour China Girls, c’est par le décor. J’ai capturé ces filles agenouillées. Des images qui évoquent les années 1950-60 où l’on imagine la maîtresse de maison qui déballe les cadeaux avec les enfants. Un bonheur domestique rêvé. Mais ici ce bonheur se transforme en cauchemar. Le décor, avec ces bouquets de fleurs, cette tenture sur laquelle elle est assise, accompagnée d’objets, devient l’équivalent du sapin de Noël. Tous les ajouts, comme les comics et les images incrustées, constituent un trop-plein qui rend ce bonheur dangereux. Il vient manger le modèle, absorbé par le décor comme un paysage. « China Girl » est aussi le nom qu’on donnait à ces jeunes femmes qui posaient à Hollywood pour étalonner la couleur, la copie de films hollywoodiens. On les surnommait comme cela car elles étaient immobiles, à l’image des porcelaines chinoises. Elles évoquent aussi les geishas, ces belles captives, emprisonnées dans leur rôle de femme-objet.

Reflection était à l’origine une commande du Victoria and Albert Museum, une carte blanche sur les collections du musée. Cette institution culturelle a toujours été pour moi une grande source d’inspiration, comme une vitrine sur le monde, sur la production d’objets décoratifs, imprimés, filmés. J’ai eu envie d’évoquer la dimension et la richesse de ce lieu en utilisant toutes les photos de vitrines que j’avais capturées au cours de mes voyages, principalement aux États-Unis. L’autre dimension est d’utiliser des sources différentes, comme celles des China Girls, les comics, les photos de peintures, les graffitis, les feuillages. Il est question ici de l’évocation du paysage mental comme un paysage onirique, avec toujours cette trivialité des sujets, cette métamorphose photographique, régie par l’onirisme.

Comment s’est déroulée la période de confinement pour vous et quels sont vos projets ?

Ce fut une période finalement assez créative. Je me suis retrouvée seule dans mon atelier, sans sollicitation extérieure. J’en ai profité pour élaborer deux projets qui nécessitent la réunion d’une équipe, la sollicitation de modèles. Cela va donc prendre du temps cette année. Néanmoins, j’en ai un dédié à la nature morte, avec beaucoup d’objets que je vais pouvoir créer rapidement car elle ne nécessite pas la présence de modèles. Il sera très différent de ce que j’ai déjà réalisé, avec un aspect très proliférant et des éléments floraux prédominants. J’ai également ressorti des études préliminaires de la série finale China Girls, pour en faire une édition en tirage unique. Il y a vingt clichés : dix sont disponibles à la galerie Nathalie Obadia à Paris et dix autres à la galerie Edwynn Houk à New York. Et j’ai par ailleurs plusieurs expositions collectives prévues courant 2020 et 2021.

Group exhibition
Civilization: The Way We Live Now
Auckland Art Gallery, Auckland, New Zealand
June 13 – October 18, 2020

Group exhibition
Civilization: The Way We Live Now
MuCEM, Marseille, France
September 2020 – January 2021

Solo exhibition
Reflection
V&A Photography Centre, The Sir Elton John and David Furnish Gallery, Victoria & Albert Museum, London, UK
October 19, 2019 – August 31, 2021

Group exhibition
LES CHOSES. La nature morte de la Préhistoire à nos jours
Hall Napoléon, Musée du Louvre, Paris, France
April 28 – August 8, 2020

Group exhibition
Pictures from Another Wall – De collectie van Huis Marseille in De Pont
De Pont Museum, Tibourg, The Netherlands
February 15 – August 30, 2020

Group exhibition
Les Authentiques – Dans les ateliers d’artiste du XXIe siècle – Les Pionnières II
Galerie Pierre-Alain Challier, Paris, France
March 14 – July 25, 2020

Group exhibition
Noir & Blanc : une esthétique de la photographie, Collection de la Bibliothèque nationale de France
Grand Palais, Paris, France
November 12, 2020 – January 4, 2021

Son site https://valeriebelin.com/
Son Instagram https://www.instagram.com/valerie_belin.officiel/?hl=fr

Je veux provoquer un choc visuel entre deux images. C’est un processus de travail très long, de réglage, de couches d’images, et d’ajouts comme des photos de magazines, de trames photographiques, de coups de pinceau pour enrichir et accentuer l’expressivité. 

Valérie Belin