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Géopolitique de l’art contemporain - Une remise en cause de l’hégémonie américaine ?
Nathalie OBADIA
Editions Le Cavalier Bleu
Le Louvre à Abu Dhabi, Art Basel à Miami, les tulipes de Jeff Koons à Paris sont autant de manifestations de l’art contemporain comme outil d’influence. Marqueur de puissance, l’art mesure le degré d’émancipation d’un pays, son pouvoir d’attraction et sa place dans le monde.
Très largement dominée par les Etats-Unis et, plus largement, le monde occidental depuis le milieu du XXe siècle, la scène artistique s’ouvre peu à peu à de nouvelles puissances, notamment la Chine aux ambitions mondiales déclarées.
Etudiant le rôle des différents acteurs, artistes, collectionneurs et musées, Nathalie Obadia analyse l’évolution des liens entre arts plastiques et géopolitique, en questionnant notamment la domination du soft poweraméricain et occidental.
Nathalie Obadia est une galeriste spécialisée dans l’art contemporain. Elle possède deux galeries, l’une à Paris et l’autre à Bruxelles, et enseigne également à Sciences Po Paris.

En présence de Shopenhauer
Michel Houellebecq
En présence de Shopenhauer
Michel Houellebecq ed Hazan 2016
Éditeur : L’HERNE (04/01/2017)
L’oeuvre de Michel Houellebecq est marquée par la pensée de Schopenhauer. Il ne cesse de se réclamer du philosophe pour annoncer le déclin de l’humanité et sa disparition finale.
Le romancier trouve aussi, dans cette pensée, une confirmation de l’amour comme inaccessible et comme leurre. Globalement, le monde selon Schopenhauer constitue, pour Houellebecq, la conception la plus pertinente pour comprendre ce que nous vivons, et plus encore ce qui nous attend.
Dans ce texte inédit, nous pouvons saisir la relation qu’entretient Houellebecq avec la philosophie et comment celle-ci nourrit son oeuvre.
« Entre Schopenhauer et Comte, j’ai fini par trancher ; et progressivement, avec une sorte d’enthousiasme déçu, je suis devenu positiviste ; j’ai donc, dans la même mesure, cessé d’être schopenhauerien. Il n’empêche que je relis peu Comte, et jamais avec un vrai plaisir ; alors qu’aucun romancier, aucun moraliste, aucun poète ne m’aura autant influencé qu’Arthur Schopenhauer. Il ne s’agit même pas de « l’art d’écrire », de balivernes de ce genre ; il s’agit des conditions préalables auxquelles chacun devrait pouvoir souscrire avant d’avoir le front de proposer sa pensée à l’attention du public. »

L’art au-delà du digital
Dominique Moulon
Le numérique s’est immiscé dans toutes les sphères, privées, publiques et professionnelles, de nos sociétés et les a façonnées. Depuis toujours, les artistes, se saisissent des techniques ou technologies de leur temps afin d’en témoigner. À chaque innovation détournée correspondent ainsi des oeuvres, mais il faut du temps au monde de l’art pour intégrer de nouvelles pratiques comme de nouveaux médias. Impatients, les plus fervents défenseurs de l’art numérique se sont structurés en communautés à l’international en organisant des événements dédiés. Leurs pratiques arrivent aujourd’hui à maturité et le public est culturellement prêt à accueillir leurs créations comme il le fait déjà au sein de festivals. On remarque, dans un même temps, les premiers signes d’une acceptation du digital dans l’art au travers des institutions comme sur le marché dont on sait la position dominante. L’objet de ce livre est d’étudier les oeuvres des pratiques actuelles sans se focaliser sur leur part de numérique. De les analyser dans le contexte de leur monstration en les assemblant pour qu’ensemble elles dialoguent. Afin de démonter que le numérique n’est autre qu’un médium de l’art contemporain dont il convient toutefois de considérer les spécificités. Dominique Moulon, docteur en arts plastiques, critique d’art spécialisé dans l’art numérique, commissaire d’expositions, enseigne la création numérique dans plusieurs écoles d’art et de communication. Il a notamment publié chez Scala, Art contemporain nouveaux médias (2011) et L’Art et le numérique en résonance (2015).

Requins, caniches et autres mystificateurs
Jean-Gabriel Fredet (Auteur) Paru le 13 septembre 2017 Essai (broché)
Il se passe toujours quelque chose sur la scène de l’art contemporain. Le célèbre artiste Maurizio Cattelan exposait récemment à New-York, – au musée Guggenheim ! – son dernier chef-d’oeuvre : une cuvette de WC en or massif.Au printemps 2017, Jeff Koons, autre star du milieu, détournait sans vergogne les chefs-d’oeuvre classiques pour lancer une ligne de sacs d’une grande marque de luxe reproduisant des tableaux célèbres de Léonard de Vinci ou de Rubens ! à Venise, pour signer son grand retour, son ami Damien Hirst proposait, lui, une exposition hollywoodienne, 200 pièces récupérées d’une épave engloutie : en fait, elles ont été entièrement fabriquées dans ses ateliers ! Prix affichés, entre 400 000 et 4 millions de dollars. Dans cet univers sans foi ni loi, des managers affûtés manipulent les prix à l’abri des regards et dictent leur volonté au marché dans l’indifférence de la critique comme des conservateurs de musée qui regardent ailleurs, tétanisés par la crainte de rater les « nouveaux impressionnistes ». Provocation des artistes, conformisme des amateurs : l’art contemporain devait nous aider à comprendre le monde. Il danse aujourd’hui sur un volcan. Bulle des prix, bulle des ego, bulle des gogos : après le Jardin des délices, la Nef des fous ?

ABC de l’art dit contemporain
Nicole Esterolle (Auteur) Paru le 21 septembre 2017 Guide (broché)
« Cet ouvrage est un remède reconstituant, régénérant, reconstructif, pour panser les plaies encore vives résultant de quarante années de « déconstruction », de « burénisation », de « désartification » systématique de l’art et de persécution de la peinture, menées par un appareil d’Etat de type totalitaire et d’émanation bureaucratico-financière. Il apportera informations et éléments de réflexion, de façon aussi ludique et roborative que possible, afin de nettoyer le paysage de l’art des monstrueuses enflures dites contemporaines, lesquelles, en obstruant la vue, la pensée et la respiration des citoyens, empêchent la révélation de la création d’aujourd’hui, qui n’a jamais été aussi belle, abondante et diversifiée. La preuve de l’existence et de la richesse de cette création est donnée à la fin de ce livre, avec une liste, non exhaustive, de 2500 artistes que j’ai « cueillis » en me promenant sur internet et que j’aime, parce que chacun d’eux est libre, inventif, courageux, généreux, déterminé, sincère, intègre, unique, surprenant et vraiment « contemporain ». Je remercie mes amis Aude de Kerros, Christine Sourgins, Jean-Pierre Cramoisan, François Derivery et Christian Noorbergen pour leur aimable et complice contribution à la « définition » de quelques-uns des mots de cet abécédaire », Nicole Esterolle.

Le coût caché de l’art contemporain
Alvaro Santana Acuña
Comment se détermine la valeur de l’art contemporain sur un marché de l’art globalisé ? Dans le domaine de l’art contemporain mainstream, la formation du prix résulte d’un processus multipolaire dont les artistes, les marchands et les collectionneurs n’ont plus l’exclusivité dans la mesure où interviennent désormais des intermédiaires obscurs ou invisibles.

Le monde des critiques d’art
Adèle Cassigneul
À partir de la fin du XVIIIe siècle, un discours critique émerge qui s’impose bientôt comme un intermédiaire entre le public et les œuvres. La revue Sociétés et Représentations revient sur la professionnalisation progressive du milieu, et sur sa féminisation.

L’art et l’argent
Jean-Pierre Cometti, Nathalie Quintane (dir.)
L’art et l’argent : ce vieux couple célèbre depuis peu de nouvelles noces, à nouveaux frais. À tel point qu’il est devenu difficile, voire impossible, de ne pas immédiatement parler d’argent lorsqu’on parle de l’art d’aujourd’hui. L’art semble désormais l’affaire exclusive des plus riches ; les autres sont invités à en admirer les effets mais à éviter d’en tirer les conséquences et d’en penser l’implicite.
Ce livre part au contraire de l’idée que la question de l’art, donc aussi celle de ses rapports avec l’argent, appartient à tout le monde. En mêlant témoignages, essai littéraire, textes théoriques et reproductions d’œuvres contemporaines, en s’intéressant aux fondations privées comme aux écoles d’art, à la spéculation comme à la condition d’artiste, il voudrait permettre de mieux comprendre depuis quand, comment et sous quelles formes la « valeur » argent a transformé nos façons de faire de l’art, de le regarder et d’en parler.

Le paradigme de l’art contemporain : structures d’une révolution artistique
Nathalie Heinich
Dans un article paru en 1999 dans Le Débat, Nathalie Heinich proposait de considérer l’art contemporain comme un genre de l’art, différent de l’art moderne comme de l’art classique. Il s’agissait d’en bien marquer la spécificité un jeu sur les frontières ontologiques de l’art tout en accueillant la pluralité des définitions de l’art susceptibles de coexister. Quinze ans après, la « querelle de l’art contemporain » n’est pas éteinte, stimulée par l’explosion des prix, la spectacularisation des propositions et le soutien d’institutions renommées, comme l’illustrent les « installations » controversées à Versailles.
Dans ce nouveau livre, l’auteur pousse le raisonnement à son terme : plus qu’un « genre » artistique, l’art contemporain fonctionne comme un nouveau paradigme, autrement dit « une structuration générale des conceptions admises à un moment du temps », un modèle inconscient qui formate le sens de la normalité. Nathalie Heinich peut dès lors scruter en sociologue les modalités de cette révolution artistique dans le fonctionnement interne du monde de l’art : critères d’acceptabilité, fabrication et circulation des oeuvres, statut des artistes, rôle des intermédiaires et des institutions…
Une installation, une performance, une vidéo sont étrangères aux paradigmes classique comme moderne, faisant de l’art contemporain un objet de choix pour une investigation sociologique raisonnée, à distance aussi bien des discours de ses partisans que de ceux de ses détracteurs.
Nathalie Heinich est l’auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs sur l’art contemporain : L’art contemporain exposé aux rejets (1997), Le triple jeu de l’art contemporain (1998), Pour en finir avec la querelle de l’art contemporain (2000), Face à l’art contemporain (2003), Guerre culturelle et art contemporain (2010).
Date de parution : 20/02/2014
Editeur : Gallimard
Collection : Bibl.sciences Humaines

Cinq méditations sur la beauté
François Cheng
« En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourrait paraître incongru, inconvenant, voire provocateur. Presque un scandale. Mais en raison de cela même, on voit qu’à l’opposé du mal, la beauté se situe bien à l’autre bout d’une réalité à laquelle nous avons à faire face. (…) Ce qui est en jeu n’est rien de moins que la vérité de la destinée humaine, une destinée qui implique les données fondamentales de notre liberté. » F.Cheng
D’une voix rayonnante, François Cheng vous emmène sur le chemin de ses méditations qui révèlent à l’oral toute leur beauté d’origine.
« Prix Spiritualité d’aujourd’hui » 2007, décerné par le centre méditerranéen de littérature.

Le marché de l’art contemporain
Nathalie Moureau, Dominique Sagot-Duvauroux
En 2013, Balloon Dog (Orange) de Jeff Koons a été adjugée pour 58,4 millions de dollars chez Christie’s. Cette œuvre est produite en cinq exemplaires détenus par de grands collectionneurs tels François Pinault ou Elie Broad. Tous deux disposent d’un espace muséal, concurrençant les institutions publiques dont les moyens apparaissent désormais dérisoires. Koons est par ailleurs représenté par la galerie Gagosian.
Christie’s, Gagosian, Koons, Pinault : quatre acteurs d’un marché dont la structure se rapproche d’un oligopole à frange, où quelques acteurs mondialisés contrôlent le marché tout en laissant la tâche à de multiples galeries – petites et moyennes – de repérer les nouveaux talents et d’assumer la prise de risque initiale.
Comment certains artistes deviennent-ils des stars et une œuvre peut-elle atteindre plusieurs millions ? Cet ouvrage montre que la valeur de l’art contemporain résulte d’un jeu complexe d’interactions entre acteurs. Le talent, bien sûr, mais aussi le hasard et les stratégies se mêlent pour donner naissance à des hiérarchies qui, in fine, font l’objet d’un relatif consensus.

L’Esthétisation du monde. Vivre à l’âge du capitalisme artiste
Gilles Lipovetsky, Jean Serroy
Paris, Editions Gallimard, coll. « Hors série Connaissance », 2013, 493 p.
Entre les mots capitalisme et artiste, il ne semble pas y avoir une grande affinité sémantique. Le premier renvoie à des pratiques de thésaurisation, d’exploitation économiques, de rentabilité. Le second évoque une bohème nonchalante, une créativité désintéressée, un culte idéaliste du beau.
Dans ce solide ouvrage paru chez Gallimard, les sociologues de la vie contemporaine Gilles Lipovetsky et Jean Serroy ont associé ces termes apparemment éloignés pour dessiner les contours d’une étrange planète nommée hypermoderne dans laquelle valeur économique et valeur esthétique se mêlent, voire se confondent.
Or, cette improbable planète où la sensibilité se mesure en dollars, où l’émotion devient un marché, cette planète qu’on croirait imaginaire, est la nôtre, celle du XXIe siècle, âge d’or d’une consommation délirante qui habille les produits des parures clinquantes de l’art.

Considérations sur l’État des Beaux-Arts
Jean Clair
Cet ouvrage, paru en 1983, est très vite devenu un classique contemporain, tant après lui nombre se sont engagés dans la brèche de cette première vraie critique de la modernité artistique.
Le constat demeure aujourd’hui encore lucide : depuis les années 1950 se sont multipliés aussi bien les musées d’art moderne que les écrits qui lui sont consacrés. Mais jamais on a aussi peu peint, jamais on a aussi mal peint. La pullulation d’objets hétéroclites qui ne ressortissent à l’«art» que par l’artifice du lieu qui les expose et du verbe qui les commente amène à poser la question : vivons-nous le temps d’un moderne tardif, au sens où l’on parle d’un gothique tardif ?
Quelles sont les causes de ce déclin? En transposant dans le domaine des formes le propos millénariste des Révolutions, la théorie de l’avant-garde a peu à peu fait entrer la création dans la terreur de l’Histoire. De ce point de vue, le primat de l’abstraction imposé après 1945 aux pays occidentaux n’est que la figure inverse de l’art d’État que le réalisme socialiste a imposé aux pays soviétiques. Elle a entraîné une crise des modèles : inverse de celle du néo-classicisme qui rejetait la perfection de l’art dans le passé, elle a projeté dans le futur une perfection désormais inaccessible dans le temps. Elle a aussi entraîné une perte du métier : le n’importe-quoi, le presque-rien, l’informe et le monstrueux comme variétés de l’hybris moderne redonnent à la querelle de l’art comme savoir-faire ou comme vouloir-faire une singulière actualité.

Histoire de l’art
Ernest Hans Gombrich
Phaidon, juin 2001, 688 p.
Histoire de l’art de E.H. Gombrich est l’un des ouvrages sur l’art les plus célèbres et les plus populaires jamais publiés. Depuis plus de cinquante ans, il demeure une introduction inégalée à l’ensemble du sujet, des premières peintures rupestres à l’art d’aujourd’hui. Dans le monde entier, les lecteurs de tous âges et de tous milieux ont trouvé en Gombrich un véritable maître, qui allie la connaissance et la sagesse à un don unique pour communiquer directement sa profonde affection pour les œuvres qu’il décrit.
Cette Histoire de l’art doit sa popularité durable au style simple et direct de l’auteur, ainsi qu’à son ton narratif. Son but, écrit-il, est « d’apporter un certain ordre, une certaine clarté dans l’abondance de noms propres, de dates, de styles qui compliquent quelque peu les ouvrages plus spécialisés ». Grâce à son intelligence de la psychologie des arts visuels, il nous fait percevoir l’histoire de l’art comme un » enchaînement interrompu de traditions encore vivantes » qui « relie l’art de notre temps à celui de l’âge des pyramides ». Avec cette édition au format de poche, le succès toujours grandissant de ce classique va se confirmer auprès des générations futures et celui-ci demeurera sans aucun doute l’ouvrage de référence pour tout amateur d’art.

La valeur de l’art contemporain
Annie Cohen-Solal, Cristelle Terroni
Puf-Vie des idées, 2016, 108 p.
Depuis son émergence dans les années 1970, l’art contemporain se confronte à la question de sa valeur, dans le double sens du terme : la contestation des normes esthétiques traditionnelles a, d’une part, rendu difficile l’attribution d’une valeur artistique stable à des œuvres n’ayant pas encore fait l’épreuve du temps, tandis que le marché de l’art établit, d’autre part, ses propres critères, en valorisant avant tout la nouveauté et l’originalité. Le décrochage entre valeur économique et valeur artistique semble ainsi être devenu l’une des caractéristiques de l’art contemporain. Loin des polémiques, cet ouvrage propose de comprendre les processus d’évaluation de l’œuvre contemporaine à partir des acteurs du monde de l’art.

Nicolas de Staël, le vertige et la foi
Stéphane Lambert
Nicolas de Staël incarne comme nul autre la fracture entre le besoin de création et le tourment d’exister. Stéphane Lambert donne la parole à Nicolas de Staël lors d’une nuit d’intense bouillonnement intérieur, qui le vit revenir, au volant de sa voiture, de Paris à Antibes, où il devait se suicider une semaine plus tard après avoir réalisé sa dernière oeuvre, Le Concert. Puis face à ce même tableau, au musée Picasso d’Antibes, il revient sur la vie du peintre, sa fièvre visionnaire et sa solitude, qui donnent à l’oeuvre son vigoureux mystère et à l’artiste sa tragique fragilité.

Aquarelles
Henry Miller

L’art du paysage
Kenneth Clark
En aucun cas il ne s’agit là d’un traité théorique sur la peinture ou les représentations du paysage, mais plutôt d’une promenade qui vise à faire réfléchir plutôt qu’à instruire ou à informer. L’auteur fonde sa réflexion sur quatre types de paysage : les paysages symboliques (le jardin symbolique de la Dame à la licorne), les paysages réalistes, les paysages fantastiques (ceux de Jérôme Bosch), et les paysages idéalisés, comme ceux de Nicolas Poussin.
Certains artistes sont traités plus en détails comme Constable, Courbet, Turner, Van Gogh… L’immense culture de Kenneth Clark, et la beauté, la limpidité de son style nous permettent de voyager dans tous les paysages qui ont inspiré peintres, graveurs et enlumineurs, depuis les feuillages des manuscrits du Moyen Âge jusqu’au vert bleuté de la montagne Sainte-Victoire, peinte et repeinte par Cézanne, en passant par les recherches sur la perspective et la couleur.
Tout au long de ce traité d’une érudition non tapageuse, le lecteur prend peu à peu conscience combien la nature reste une composante essentielle de l’histoire de l’art.

Louis Marin sur les chemins de traverse
Alain Cantillon & Pierre Antoine Fabre
Louis Marin a élaboré une méthode singulière d’interprétation des œuvres, que celles-ci soient philosophiques, littéraires ou picturales. Il s’est pour cela tenu à l’écart des barrières disciplinaires, ou plutôt a su les traverser, comme on passe d’une rue à une autre.

Sur quoi opère l’art
Cristelle Terroni
Entretien avec Franck Leibovici.
Dans cet entretien, Franck Leibovici revient sur son processus créatif. Le travail de l’artiste ne consiste pas tant, selon lui, à créer des œuvres d’art ex nihilo pour le monde de l’art qu’à proposer de nouveaux outils pour opérer sur d’autres disciplines et en révéler les modes de fonctionnement.

Chaos sublime
Massimiliano Fuksas
Ce livre est l’histoire d’une amitié, puisqu’il est issu de vingt ans de conversations avec Paolo Conti, écrivain et journaliste italien. II est né aussi du besoin de comprendre les processus de création contemporains, en tenant compte des passions politiques et sociales de notre temps qui ont bouleversé et bouleverseront notre façon d’habiter la ville.

L’Univers sans l’homme: Les arts contre l’anthropocentrisme (1755-2016)
Thomas Schlesser
L’art a, de manière très spectaculaire, dépeint et décrit depuis deux siècles et demi les forces qui dépassent (et déclassent) l’être humain. Non plus les forces invisibles du divin mais les soulèvements de la nature, l’immensité du temps et de l’espace, les conséquences incontrôlables des avancées scientifiques sur le vivant.
Oui, de nombreux artistes – et parmi les plus géniaux, de Turner à Pierre Huyghe et de Claude Monet à Stanley Kubrick – ont montré comment l’homme a senti lui échapper son sentiment de centralité dans le cosmos ; ils ont représenté cette crise essentielle en relativisant sa présence d’une part et en exprimant, d’autre part, les mystères enchantés ou les menaces cauchemardesque de l’univers dans lequel il se meut.
Aussi ce livre, qui privilégie la peinture mais fraie aussi du côté de la sculpture ou du cinéma, donne-t-il à voir et comprendre des paysages édéniques et vierges, des beautés végétales et animales, la furie mortifère des éléments, le fantasme d’une civilisation complètement mécanisée, le saut dans l’abstraction, l’âme des choses ou encore l’anticipation de l’Apocalypse…
En suivant un parcours chronologique de 1755 à nos jours, il raconte, de manière très accessibles les grands événements historiques (le séisme de Lisbonne, la bombe atomique, etc.), scientifiques (les découvertes de Darwin, la conquête spatiale), personnels (les drames de l’enfance de Friedrich, la crise mystique de De Chirico) qui ont conduit des artistes à montrer ce qu’est, selon la magnifique expression de Baudelaire, « l’univers sans l’homme ».

Abrégé du traité de la nature humaine
Jan Laurens Siesling
À la publication du «Traité de la nature humaine», aujourd’hui considéré comme l’un des tournants dans l’histoire de la pensée, David Hume est déçu. L’accueil n’est pas celui espéré. Renonçant au volumineux format du traité, le jeune auteur se fend d’un article qu’il intitule « Abrégé ». Ne demeurent de l’abondant traité que l’élégance de la plume et une maîtrise impeccable de l’argumentation. Qui d’autre que l’auteur lui-même (malicieusement caché sous le masque de l’anonymat) aurait pu expliquer en aussi peu de pages le renversement de la causalité, la théorie de l’habitude, bref l’essentiel de sa philosophie ? Un immense génie, en dialogue direct avec le grand public : un cas presque unique dans toute l’histoire de la philosophie.
Poche: 100 pages
Editeur : Rivages (25 janvier 2017)
Collection : Rivages poche

L’art autrement
Jan Laurens Siesling
L’histoire de l’art n’est-elle qu’une succession de styles, de ; et de noms d’artistes ? Ou de prix de Le livre -vous avez dans la main vous propose une approche différente, plus simple et plus juste. Son point de départ est la raison d’être de l’art dans la société. Depuis le commencement l’art a relevé et a répondu aux questions essentielles de l’humanité. L’histoire de l’art est l’histoire de ces questions et devrait être présentée dans cette optique. En parcourant ce livre qui se lit comme un roman aux mille personnages, vous vous dites probablement : ah oui ; évidemment ; c’est vrai ; pourquoi n’y avoir jamais pensé ? Et vous êtes à nouveau persuadé que l’art est plus qu’un passe-temps ou un divertissement ; il est le battement de coeur de la race humaine.
Broché: 276 pages
Editeur : Arte Libro
Édition : 01 (18 octobre 2016)

Histoire du Salon de Peinture
Alain Deneault
A l’exemple des premières Accademie italiennes, l’Académie royale de peinture et de sculpture, créée en 1648, institue assez vite une exposition régulière. Ouvert au public dès le début du XVIIIe siècle, ce Salon devient rapidement le rendez-vous du monde de l’art et l’un des événements majeurs de la vie parisienne. Son histoire permet de comprendre l’évolution des courants artistiques, la formation du goût du public, la création et le développement de la critique d’art. Les révoltes successives des artistes les plus novateurs contre le jury du Salon conduiront à sa disparition en 1881. En définitive, raconter l’histoire mouvementée du Salon permet d’observer et d’analyser l’histoire des arts plastiques en France pendant deux siècles

La médiocratie
Collection Lettres libres, 20 octobre 2015, 224 p.
« Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l’affaire. Ne soyez ni fier, ni spirituel, ni même à l’aise, vous risqueriez de paraître arrogant. Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune “bonne idée”, la déchiqueteuse en est pleine. Ce regard perçant qui inquiète, dilatez-le, et décontractez vos lèvres – il faut penser mou et le montrer, parler de son moi en le réduisant à peu de chose : on doit pouvoir vous caser. Les temps ont changé. Il n’y a eu aucune prise de la Bastille, rien de comparable à l’incendie du Reichstag, et l’Aurore n’a encore tiré aucun coup de feu. Pourtant, l’assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir. »

Ce que l’image nous dit : entretiens sur l’art et la science
Gérard-Georges Lemaire
Ernst Gombrich, né à Vienne en 1909 (et décédé à Londres en 2001), est l’auteur d’une célèbre Histoire de l’art, vendue à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde. Mais il est également un éminent spécialiste de la peinture de la Renaissance aussi bien que de la psychologie de la perception. En se confiant ici à Didier Eribon, il retrace sa trajectoire, évoque la multiplicité de ses centres d’intérêt, offre de saisissants portraits de quelques figures de l’art et de la pensée tels Oskar Kokoschka, Erwin Panofsky, Roman Jakobson, Karl Popper… C’est donc l’autoportrait d’un savant qui se compose au fil des pages, attaché à comprendre ce qu’est la création artistique et à défendre avec passion les conditions nécessaires pour qu’elle continue de vivre.

Brouhaha. Les mondes du contemporain
Lionel Ruffel, Brouhaha. Les mondes du contemporain, Verdier.
Par Florian Mahot Boudias.
Comment rendre compte de notre expérience du contemporain ? À travers une analyse transhistorique d’une catégorie encore largement mésestimée dans l’histoire des arts et les études littéraires, L. Ruffel décrit l’utopie d’un XXIe siècle multiple, pluriel et pleinement démocratique.

La domestication de l’art. Politique et mécénat
Laurent Cauwet – La Fabrique Editions
Les poètes et les artistes sont comme tout le monde, ils doivent se nourrir et se loger, ils ont besoin d’argent. Mais la marchandisation générale a bouleversé la relation qu’ils avaient nouée avec le pouvoir politique et les mécènes depuis le temps des Médicis. La culture – le ministère de la Culture, mais pas seulement – est devenue une entreprise, explique Laurent Cauwet. Les poètes et les artistes sont ses employés, qui ont des comptes à rendre à leur employeur. « La prolétarisation des savoir-faire de l’art et de la pensée oblige à pratiquer avec plus ou moins de subtilité l’autocensure et le formatage des œuvres commandées. » L’entreprise culture, qui prône un humanisme universel, va exporter le bon art et la bonne parole dans les quartiers populaires pour éduquer la plèbe – dès lors, on peut se demander « quelle peut être la place d’un artiste ou d’un poète, rémunéré par ce même État qui rémunère les policiers qui insultent, frappent, emprisonnent et tuent ? »
Le mécénat privé est l’autre face de l’entreprise culture : Vuitton (LVMH, Bernard Arnault) et son « grand oiseau blanc » au bois de Boulogne, « cadeau aux Parisiens »; Benetton et son projet Imago Mundi, collection de petites œuvres commandées à des artistes du monde entier, mais pas aux ouvrières d’Asie, d’Afrique et d’Europe de l’Est qu’il exploite, ni aux indiens Mapuches de Patagonie qu’il chasse de leurs terres ; la fondation Cartier s’opposant à ce que Frank Smith lise un texte où il est question de Gaza (« On ne peut pas aborder un tel sujet à la fondation »), etc.
La culture, qu’elle soit une commande publique ou un investissement privé, est devenue une « entreprise » de pacification tout à fait profitable.

La querelle de l’art contemporain
MARC JIMENEZ – Poche

Rouge Histoire d’une couleur
Michel Pastoureau – Seuil
Le rouge est en Occident la première couleur que l’homme a maîtrisée, aussi bien en peinture qu’en teinture. C’est probablement pourquoi elle est longtemps restée la couleur « par excellence », la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique.

Vert Histoire d’une couleur
Michel pastoureau – Seuil
Aimez-vous le vert ? À cette question les réponses sont partagées. En Europe, une personne sur six environ a le vert pour couleur préférée ; mais il s’en trouve presque autant pour détester le vert, tant chez les hommes que chez les femmes. Le vert est une couleur ambivalente, sinon ambiguë : symbole de vie, de sève, de chance et d’espérance d’un côté, il est de l’autre associé au poison, au malheur, au Diable et à ses créatures.

Bleu histoire d’une couleur
Michel Pastoureau – Seuil
L’histoire de la couleur bleue dans les sociétés européennes est celle d’un complet renversement : pour les Grecs et les Romains, cette couleur compte peu et est même désagréable à l’œil ; c’est une couleur barbare. Or aujourd’hui, partout en Europe, le bleu est de très loin la couleur préférée (devant le vert et le rouge).
Michel Pastoureau raconte l’histoire de ce renversement, mettant l’accent sur les pratiques sociale de la couleur (lexiques, étoffes et vêtements, vie quotidienne, symboles) et sur sa place dans la création littéraire et artistique. Il montre d’abord le désintérêt pour le bleu dans les sociétés antiques, puis suit la montée et la valorisation progressives des tons bleus tout au long du Moyen Âge et de l’époque moderne. Enfin, il met en valeur le triomphe du bleu à l’époque contemporaine, dresse un bilan de ses emplois et significations et s’interroge sur son avenir.

L’oeil et la connaissance
Gérard Denizeau – Editions Larousse
Les écrits réunis dans le présent ouvrage n’obéissaient à aucune autre ambition que celle de mettre à la portée du public, de façon sérieuse, documentée, mise à jour, de la manière la plus claire possible, un certain nombre de grandes questions et de grandes figures de l’histoire de l’art. Ces figures peuvent être aussi bien des créateurs que des amateurs qui ont joué un rôle dans la cristallisation du goût de leur époque. Cet amateur, ce que Hippolyte Taine appelait la « personnalité représentative », peut être aussi bien un pape comme Léon X, un marchand comme Paul Guillaume, un collectionneur comme Jacques Doucet ou un diplomate fou de peinture comme le consul Smith. Certains problèmes, tel celui de l’origine et d’abord de la définition exacte de la caricature, m’amenèrent à éclairer des domaines jusqu’alors peu explorés ou confondus avec d’autres genres. Mais, de façon générale, je ne prétends pas avoir moi-même fait de découvertes. Je me suis efforcé simplement d’être un bon pédagogue, ce à quoi, somme toute, mon métier de professeur me prédisposait.

Le guide 2018 de l’art contemporain
Jean-François Revel
Jungle, terra incognita…, pour beaucoup l’art contemporain est inaccessible. Trop difficile à atteindre, impossible à comprendre. Pour certains l’art est une affaire sérieuse, une cosa mentale comme le disait Léonard de Vinci. Pour d’autres, c’est avant tout un plaisir rétinien. D’aucuns y consacrent tout leur temps et leur argent. D’autres leurs loisirs, primes et dividendes. Dans tous les cas, qu’on soit petit ou gros collectionneur, qu’il s’agisse d’un passe-temps ou d’une occupation à plein temps, il faut savoir comment et où acheter.

Panorama des grands courants artistiques
De l’antiquité à aujourd’hui, découvrez les grands courants artistiques et les peintres qui s’y rattachent. Maniérisme, Classicisme, Baroque, Rococo, Romantisme, Japonisme, Pompiérisme, Réalisme, Impressionnisme, Préraphaélites, Fauvisme, Cubisme, Art Déco, Pop Art, Bad Painting, etc… retrouvez, classés chronologiquement , les 50 plus grands courants de l’histoire de la peinture.

Histoires de peintures
Danielle Arasse – Folio/Essais
Avec l’enthousiasme, l’audace et l’érudition qui ont fait le succès d’On n’y voit rien, Daniel Arasse invite son lecteur à une traversée de l’histoire de la peinture sur six siècles, depuis l’invention de la perspective jusqu’à la disparition de la figure.
Évoquant de grandes problématiques – la perspective, l’Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l’anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d’exposition – mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec perspicacité et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d’exemples concrets – La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux, de Mantegna, Le Verrou de Fragonard… – avant de conclure sur quelques aspects de l’art contemporain.
Le lecteur retrouvera le goût de mieux voir de grands épisodes de la peinture, grâce à une approche…

La querelle de l’art contemporain
Marc Jimenez – Folio/Essais
Controverses, polémiques, voire débats virulents opposent les défenseurs et les détracteurs de la création artistique d’aujourd’hui.
S’interroger sur les normes d’évaluation et d’appréciation esthétiques qui permettent de porter un jugement sur les œuvres d’art est une question pertinente ; elle rejoint les réactions du grand public, souvent perplexe et désorienté devant des œuvres qu’il ne comprend pas.
Que les critères artistiques des XVIIIe et XIXe siècles ne soient plus valides n’a rien d’étonnant : la modernité artistique du XXe siècle s’est chargée de disqualifier les catégories esthétiques traditionnelles. La question posée par l’art depuis une trentaine d’années est celle de l’inadéquation des concepts – art, œuvre, artiste, etc. – à des réalités qui, apparemment, ne leur correspondent plus. Or, paradoxalement, c’est sur le thème de la décadence de l’art contemporain que se centre la polémique, en France comme en Europe, depuis des années.
Est-il possible de redéfinir…

Définir l’art
Alain Séguy – Duclos éditions belin / Alpha
La destruction des Bouddhas de Bâmiyân (Afghanistan) en 2001 ou, plus récemment, l’attaque en 2015 des collections du musée de Mossoul viennent nous rappeler la fragilité de l’art face à la violence du réel et la rareté des grandes oeuvres. Plus que jamais, il est crucial de penser la distinction entre l’art et le grand art, entre l’art et le non-art – en bref, de définir l’art. Mais comment évaluer objectivement les oeuvres si toute évaluation esthétique est subjective ? Et comment articuler la dimension technique de la création avec à la fois la liberté créatrice et l’irrationalité de l’inspiration ? La haute couture, la composition des jardins, la création des parfums ou encore la cuisine sont-elles des productions artistiques à part entière ? Autant de questions auxquelles Alain Séguy-Duclot propose ici des réponses, en philosophe, interrogeant à nouveaux frais l’idée que l’art serait indéfinissable.

Pierre Bourdieu – Points Essais
Comment s’opère une révolution symbolique et comment réussit-elle à s’imposer ? À travers le cas exemplaire d’Édouard Manet, c’est à cette question que Pierre Bourdieu a consacré les deux avant-dernières années de son cours au Collège de France.
Située en pleine crise de l’Académie, à un moment où la croissance du nombre des peintres remettait en cause la tutelle de l’État sur la définition de la valeur artistique, la rupture inaugurée par Manet a abouti à un bouleversement de l’ordre esthétique. En abordant la genèse des tableaux de Manet comme une série de défis lancés à l’académisme conservateur des peintres pompiers, au populisme des réalistes, à l’éclectisme commercial de la peinture de genre et même aux « impressionnistes », Bourdieu montre qu’une telle révolution est indissociable des conditions d’émergence des champs de production culturelle.

Pierre Bourdieu – Le Seuil Points Essais
C’est au XIXe siècle que se constitue, en s’arrachant à la tutelle de l’État, l’univers artistique tel que nous le connaissons. Emblématique de cette construction du champ littéraire comme monde à part, soumis à ses propres lois, le projet esthétique d’un Flaubert se forme au moment même où la conquête de l’autonomie entre dans sa phase critique.
En définissant la logique – sublimée dans les œuvres – à laquelle obéissent écrivains et institutions littéraires, Pierre Bourdieu pose les fondements d’une science des œuvres. Loin d’anéantir le créateur sous l’effet de ses déterminations sociales, l’analyse de l’espace des possibles dans lequel il s’inscrit permet de comprendre le travail que l’artiste doit accomplir, contre ces déterminations et grâce à elles, pour se produire comme créateur, c’est-à-dire comme sujet de sa propre création.

20 ans d’Art en France
Une histoire sinon rien 1999/ 2018 - Collectif Flammarion Arts
Publié à l’occasion du 20e anniversaire du Prix Fondation d’entreprise Ricard, cet ouvrage se présente comme un panorama de la scène artistique française depuis 1999. Une célébration non pas autocentrée mais pleinement inscrite dans cette scène au développement de laquelle la Fondation s’est donné comme mission d’activement contribuer. Livre d’images avant tout, rassemblant un vaste corpus de vues d’exposition, cette histoire, riche et diverse, rend sensibles les lignes de force et les mutations d’une création contemporaine telle que l’auront portée plusieurs générations d’artistes en ce début du XXIe siècle.

Ecrits sur l’Art
Stéphane Mallarmé ed Michel Daguet
Eparse, la critique mallarméenne ne découle pas d’une esthétique préétablie. Elle concourt toutefois à en jeter les fondements en ouvrant des perspectives qui semblent étrangères les unes aux autres : l’objet décoratif, la mode, le livre, la peinture, la musique et la danse ont, au même titre, sollicité la réflexion du poète. Celle-ci s’est nouée à l’écart des cénacles artistiques de son temps. Mallarmé a tissé des liens d’amitié partagée avec des peintres (Manet, Whistler, Berthe, Morisot, etc.), et élaboré dans sa revue, La Dernière Mode, entièrement conçue et rédigée par lui, une esthétique du quotidien sur laquelle il réglera sa conception de l’image. De la mode à l’impressionnisme, une même logique se déploie, qui gouverne également l’œuvre poétique :
« Evoquer, dans une ombre exprès, l’objet tu, par des mots allusifs, jamais directs, se réduisant à du silence égal, comporte une tentative proche de créer. »

L’art contemporain en France
Catherine Millet - Champs arts ( Flammarion)
Depuis les années soixante jusqu’aux derniers événements des années 2000, ce sont quatre décennies de création et de réflexion artistiques intenses que parcourt et explique cette nouvelle édition de L’Art contemporain en France, ouvrage fondateur paru pour la première fois en 1987. Catherine Millet, qui a activement participé à l’histoire des mouvements artistiques étudiés, en offre une approche à la fois scientifique et humaine, mêlant aux dates et aux citations anecdotes et souvenirs personnels. Tout en respectant la chronologie des faits, elle met en valeur les liens -parfois inattendus entre les mouvements, souligne aussi leurs contradictions et prend en compte les changements sociaux et culturels intervenus depuis les années soixante, en France comme dans le monde. L’ouvrage fournit des clés pour comprendre l’ensemble de la scène internationale. Pour cette troisième édition, revue et augmentée, Catherine Millet a confié à Richard Leydier la rédaction du dernier chapitre » Le Triomphe de l’art contemporain ? « . Respectant l’approche de l’auteur, entre essai et récit, il propose un panorama de la création artistique des dix dernières années.

Aimer voir. Comment on regarde un tableau ?
Hector Obalk - ed Hazan
– Chroniques rédigées par Hector Obalk dans la revue ELLE remaniées par ses soins et illustrées à l’aide des magnifiques prises de vue de détails qu’il a réalisées au cours des tournages de ses courts-métrages pour ses émissions Grand’Art sur Arte.
J’ai choisi de commenter environ cent-vingt œuvres de l’antiquité grecque à l’art d’aujourd’hui. Evidemment, je ne crois pas démontrer leur «beauté», c’est impossible. Mais j’essaye de montrer à quel endroit de l’oeuvre particulière, ou auquel de ses aspects, il faut prêter son attention pour appréhender le génie de l’artiste ― et être sensible à la Peinture, à la Sculpture et même à la Photographie. Ce livre résume la passion de ma vie, aimer voir et faire aimer. Hector Obalk
Le lecteur retrouvera dans cet ouvrage les chroniques rédigées par Hector Obalk dans la revue ELLE remaniées par ses soins et illustrées à l’aide des magnifiques prises de vue de détails qu’il a réalisées au cours des tournages de ses courts-métrages pour ses émissions grand’Art sur Arte. A travers l’exemple des grands maîtres, comme Vélasquez, Rembrandt, Ingres, Picasso et bien d’autres qu’il a approchés de très près avec sa caméra, il traite successivement de l’Anatomie, de l’espace pictural, de la lumière, du mouvement, de la texture de la matière picturale, de la narration, de la mise en abîme, de la comparaison et de la sincérité.

L’art du politiquement correct
Isabelle Barberis - Paru le 9 janvier 2019 - Guide (broché)
D’où vient le « politiquement correct » de la culture ? La diversité culturelle, jusqu’alors au service de la défense du pluralisme, s’est depuis aventurée dans la comptabilité ethnique et biologique au sein du milieu culturel. Elle a alors été prétexte à la construction d’un nouvel académisme en art, accompagné de censures fondées sur un supposé « droit à représenter », où les dogmes ethno-différentialistes mettent à bas les fondements universalistes qui permettent de faire société. Le nouvel académisme anti-culturel, qui tue à la fois l’académisme et la contre-culture, transforme l’art en ingénierie sociale et en moyen de contrôle, au nom de notre propre émancipation, et joue le rôle d’un miroir grossissant. Il faut s’en inquiéter : le politiquement correct viendra-t-il à bout des règles les plus élémentaires de la vie démocratique ?
Isabelle Barbéris, ancienne élève de l’École normale supérieure et maître de conférences à l’université Paris-Diderot, est spécialiste du théâtre contemporain. Elle est l’auteure de L’économie du spectacle vivant (« Que sais-je », 2e éd. 2016).


Contre l’architecture

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La Désobéissance de l’architecte est, par le biais d’une conversation avec Renzo Cassigoli, une biographie de Renzo Piano qui, de Gênes, nous mène au Centre Georges-Pompidou, à Paris, de la Postdamer Platz de Berlin à l’auditorium de Rome, du centre culturel Djibaou, en Nouvelle-Calédonie, au musée de Sarajevo, mais c’est aussi le manifeste d’un créateur enthousiaste, frondeur et réaliste, qui poursuit une véritable réflexion sociale sur les villes et les banlieues, enrichie d’une pensée éthique et esthétique sur le sens que nous entendons donner à nos vies.

Franco La Cecla
Contre l’architecture est une charge érudite contre l’esprit dans lequel travaillent les grands architectes. A travers une multitude d’exemples, New York, Tirana, Barcelone, ou encore Paris et ses banlieues, l’auteur stigmatise les fourvoiements d’une profession qui, selon lui, a dénaturé sa fonction. L’architecture est devenue un jeu formel où l’on a perdu de vue le bien public, ce qui est désastreux pour la ville et ses habitants. Franco La Cecla s’insurge contre la transformation des villes en « marques » labellisées, et insiste sur la nécessité de repenser l’espace urbain et les pratiques architecturales afin de protéger et d’améliorer nos conditions de vie. La crise des banlieues, la détérioration de l’environnement, l’épuisement des ressources, tout devrait nous pousser à réagir pour éviter que nos villes deviennent inhabitables.

Les objets singuliers. Architecture et philosophie
Jean Baudrillard
Qu’est-ce qu’un objet singulier ? Une chose étrange, une météorite, un absolu ramassé en un seul point, qui n’est échangeable avec rien d’autre. Ce peut être une idée, un bâtiment, une couleur, un sentiment, un être humain. C’est toujours sa singularité qui le met en péril. Face à la médiatisation et à la mondialisation de la culture, face au nivellement des valeurs et à la généralisation d’une pensée faite uniquement d’opinions, où trouver encore des objets singuliers ? Comment les définir, les créer, les protéger, les reconnaître ? En tissant autour de ce thème leur dialogue, Jean Nouvel et Jean Baudrillard abordent d’autres problèmes fondamentaux qui concernent les années à venir. Ils imaginent comment sera la ville de demain, se demandent pourquoi l’idéal de la transparence a pénétré peu à peu toutes les sphères, depuis la politique jusqu’à l’architecture. Ils traitent, enfin, de la difficulté d’être libre.Un essai sur la singularité donc, qui anime leur oeuvre et leur recherche à tous deux . Et qui détermine une certaine éthique aussi. Un texte passionnant et passionné aux prises avec les grandes mutations qui s’annoncent.

Pensées sur l’architecture et le paysage
Tadeo Ando

L’art contemporain et la clôture de l’histoire, 1997
Arthur Danto
Dans ce recueil de conférences, Arthur Danto développe la théorie de la fin de l’art qu’il avait proposée dans ses précédents textes, La transfiguration du banal et L’Assujettissement philosophique de l’art. Il se montre, d’une certaine façon, moins hegelien et plus lyotardien. Si l’art arrive à une certaine clôture (qui n’est pas ni une disparition, loin de là), ce n’est pas parce qu’il accède à une totale compréhension de lui-même, c’est parce que les récits qui structuraient son histoire sont abandonnés. Cette fin de l’art est plutôt une fin de l’histoire de l’art, qui se traduit par une prolifération des oeuvres. Le critique d’art ne peut plus s’appuyer sur des raisonnement généraux, et doit désormais examiner chaque oeuvre selon ses propres termes, sans qu’un type d’art ne réponde plus qu’un autre à un impératif historique. La prévalence de certains genres, comme la peinture ou la sculpture, est elle aussi abandonnée. Tous les médias et pratiques se retrouvent au même niveau dans le vaste conglomérat des arts visuels : installations, interventions, performances, arts de la perturbation, vidéo, photographie, art numérique, bande dessinée, mixed media, land art, body art, object art, artisanat ou tout ce qu’on voudra. C’est ce qu’on appelle l’art contemporain, cette période de liberté totale, d’entropie esthétique et de désordre informationnel.
Depuis les années 60, tout est possible, on peut faire n’importe quoi, c’est devenu un lieu commun. L’époque de l’art, qui selon Vasari avait commencé vers 1400, se termine selon Danto vers 1980, avec le Pop Art. Le modernisme à la façon de Greenberg a préservé quelque temps un désir de pureté. Cela correspondait à une époque (1880-1965) où l’on était à la recherche de fondements. La tyrannie du goût s’est encore imposée quelque temps, en privilégiant le médium ou le coup de pinceau. Mais ensuite, irréversiblement, l’avenir s’est ouvert. Même le carré monochrome a changé de signification. Il a bien fallu que les musées s’adaptent à ce contexte postnarratif où la culture populaire accédait, elle aussi, au grand art. L’expressionnisme abstrait s’est effondré dans la pratique, tout en s’accumulant dans les collections.
Pourquoi suis-je une oeuvre d’art? Plus personne ne peut répondre à la place de l’oeuvre elle-même, seule porteuse de la conscience de soi.

Cahiers philosophiques, n° 144
Arthur Danto a développé une philosophie de l’art dont le fil conducteur est la recherche d’une définition de l’art. Projet aussi classique qu’il est intempestif, ouvert à de multiples malentendus, dans une époque où une ontologie de l’art ne pouvait qu’apparaître comme la survivance désuète de questions métaphysiques obsolètes.
C’est le Pop art, ce sont les Boîtes Brillo d’Andy Warhol, indiscernables par la vue des boîtes du commerce, qui incitent d’abord le philosophe à une reprise complète de la question : qu’est-ce que l’art ? Or, une véritable définition de l’art doit en saisir l’essence, elle doit valoir pour tous les arts et inclure toutes les œuvres. Mais la philosophie doit aussi tenir compte du fait que les œuvres dépendent d’un contexte, qu’elles ne peuvent surgir à n’importe quelle période. Être à la fois essentialiste et historiciste, telle est la gageure. Pour Danto, c’est par le bouleversement artistique des années 1960-1970 que la rencontre entre art et philosophie devient possible et que l’essence de l’art peut enfin être conçue et exposée.

Ce qu’est l’art
Jean-Cometti
Qu’entend-on, au juste, lorsqu’on affirme qu’un objet « est une oeuvre d’art » ? Qu’est-ce qui permet de différencier une œuvre d’un simple objet réel ? Arthur Danto défend ici une position essentialiste, mettant en lumière les critères et propriétés universellement partagés qui définissent le concept d’art. Ce qu’est l’art lui donne l’occasion de présenter le dernier état de sa recherche : une œuvre d’art, selon lui, se caractérise par sa signification et par l’incarnation de cette signification, auxquelles vient s’ajouter la contribution interprétative décisive du public. Au fil de son argumentation, Danto entrecroise perspectives historiques et analyses théoriques, convoquant aussi bien des philosophes – Platon et sa République, Descartes, Kant, Hegel, Heidegger ou Peirce – que de nombreux artistes – Muybridge, Cunningham, Michel-Ange, Poussin, Manet, Picasso ou les « fauves ».
Qu’il évoque les problèmes posés par la restauration de la chapelle Sixtine, le statut des « idées esthétiques » chez Kant, le paragone entre peinture et photographie ou la ressemblance entre l’art et un « rêve éveillé », l’auteur de La Transfiguration du banal mène à bien une opération de ressaisie philosophique de l’histoire de l’art qui en trace la dynamique complexe, jusqu’à son parachèvement dans les ready-mades de Marcel Duchamp et d’Andy Warhol. Ce qu’est l’art revient ainsi sur un exemple paradigmatique : celui des Boîtes Brillo, objets d’art visuellement indiscernables des objets ordinaires, et pourtant philosophiquement distincts.
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traduit de l’anglais (États-Unis) par Séverine Weiss
Postface par Olivier Quintyn
Ouvrage publié en coédition avec Post-éditions 2015

Art et facteurs d’Art : ontologies friables
Les modes de production et de reconnaissance de l’œuvre en conditionnent l’émergence et la légitimation dans le champ culturel et social. Ces « facteurs d’art » ont évolué vers des formes de division du travail qui conjuguent une pluralité des rôles que cet ouvrage analyse. Sans se laisser griser par ce qu’offrent ces facteurs d’art, Jean-Pierre Cometti prend le contre-pied d’une ontologie, celle qui tend à dissocier les objets finis des processus de leur reconnaissance, en s’efforçant de s’émanciper de la réduction que souterrainement elle opère.
Rennes : Presses universitaires de Rennes, coll. « Æsthetica », 2012.

Arthur Danto ou l’art en boîte
Mélissa Thériault
Axé sur une analyse détaillée du rôle assigné à l’interprétation de l’oeuvre d’art, cet ouvrage vise à exposer l’apport d’un penseur qui a alimenté la réflexion et les débats en esthétique des 30 dernières années : Arthur Danto, philosophe et critique d’art américain. En 64, devant « Boîtes Brillo » de Warhol, il s’interroge : en quoi ces reproductions de cartons de produits ménagers sont-elles de l’art ? Pour répondre, il publiera La transfiguration du banal qui vise à expliquer ce qui différencie, ultimement, l’objet d’art de l’objet ordinaire.
Edition de l’Harmattan

Rencontre du Septième Art
Takeshi Kitano
» Kitano est de la race des poètes taciturnes. Nul mieux que lui ne sait introduire la digression au cœur de l’action, faisant alterner des plages contemplatives et des clignotements de violence sèche. » C’est par ces mots que Michel Boujut introduit les entretiens de Kitano avec Kurosawa, Imamura, Kassovitz et Hasumi. Créateurs et techniciens, ils sont à la fois du côté de ceux qui doutent et de ceux qui savent. Engagés dans la beauté et dans la violence du monde, ils placent leurs échanges sous un éclairage précis. Ils travaillent en artisan, jamais en théoricien. Ils ont des convictions, non des certitudes. Ils vont de l’avant.
